‘ First Vamps’

Julien Fournié Haute couture PFW S/S 24

Lèvres « glossy » sur canines acérées, Julien Fournié renoue avec les codes de la fantaisie pour célébrer la puissance des femmes. Chaque création constitue ici un subtil mélange de sensualité et de mystère. Chaque pièce, conçue avec une méticuleuse précision, valorise l’essence de la séduction de celle qui la porte.

Tentatrices assumées, ces femmes fatales jouent de tous leurs atours pour s’affirmer et séduire. Aux antipodes de toute soumission, comme de n’importe quel romantisme à l’eau de rose, elles redressent la tête et osent franchement déployer leur silhouette gracile, comme découpée au scalpel.

Étoffes luxueuses et finitions impeccables ajoutent à la sophistication. La première silhouette donne le ton de cette élégance toute parisienne, faite de liberté et d’audace ; dans un inédit tweed de plumes noires – fruit d’une collaboration avec le plumassier Julien Vermeulen – Julien Fournié profile un fourreau à mi-mollet, somptueux écrin pour le corps.

Suivent de véritables sculptures textiles en prince-de-galles, denim, cuir imprimé panthère qui jouent des asymétries, des manches victoriennes surdimensionnées, des transparences ombrées ou brodées, des découpes anatomiques, comme pour réinterpréter tout le vestiaire féminin dans un tailleur, un uniforme à découpes futuristes, un trench très court, un blouson brodé… autant de prétextes à redonner à tous les vêtements leur dimension ludique, festive et raffinée.

A l’image de celles qui les arborent, les modèles parés de fleurs enchantent et impressionnent. Ces mandragores intiment le respect en touches sur un décolleté, ou en bouquet généreux sur une hanche. Une veste, sortilège de broderie, se porte seule sur la peau nue avec bas couture et talons impétueux. La ronce d’une plante carnivore née d’un imaginaire fantastique prend possession d’un corset carrossé, Sur les fourreaux du soir, les pétales scintillants des fleurs géantes déploient leurs dangereux attraits.

La broderie devient ici un atout majeur. Julien Fournié l’impose à tous les âges et dans tous les états. Loin de réserver son style aux seules jeunes filles, le couturier français s’autorise même à faire porter à son égérie, Michaela Tomanova, enceinte de sept mois, un fourreau du soir en jersey construit à partir d’un harnais brodé sur les épaules.

La femme utilise ici les accessoires comme autant d’atouts de volupté : des sacs brodés – signature de la Maison, aux stiletto vertigineux, des porte-jarretelles aux gants, elle s’autorise même les ombrelles en dentelle pour ajouter au charme. La mariée dit son désir et ose les transparences pour conquérir son promis. C’est elle qui active la magie de l’attraction pour exprimer son amour. « Avec cette collection qui marque les 15 ans de la Maison, j’ai voulu rattraper la joie, la fantaisie, la légèreté qui manquent aujourd’hui, » déclare Julien Fournié. « Oui, le vêtement peut aider à transcender tous les climats anxiogènes et à revendiquer sa personnalité sans tabous ».